Cette Maison est la maison de mes grands parents, j’avais envie de vous en parler un peu … beaucoup !

Pour ceux avec qui nous avons déjà fait des photos, elle a abrité mon studio pendant 10 ans mais pas seulement.

Mon grand père a arraché la pierre, comme il disait, pour sa construction, il y a entretenu son jardin pour nourrir sa famille et taillé son arbre. Il est toujours taillé de la même façon mais chacun de nous en passant peut se dire “c’est joli mais c’est pas tout à fait comme l’aurait fait papi”

Cette maison a accueilli aussi tous mes arrières grands parents, ma grand-mère a pris soin d’eux en plus de ses trois enfants. La Maison, à ce moment là, ne comptait aucune chambre vide.

Le studio qui a accueilli vos rires et parfois vos petites larmes de bonheur, été prévu pour l’atelier de couture de ma grand-mère. Elle était culottière (j’adore ce mot car je trouve qu’il sonne doux), elle fabriquait des pantalons. Les supermarchés n’existaient pas, et les “messieurs”, comme elle le dit, se faisaient faire des pantalons sur mesure.

Finalement, elle n’a jamais utilisé ce lieu pour la couture préférant rester à l’étage pour s’occuper des trois générations qui se croisaient, parfois dans la douceur, parfois dans l’incompréhension du fossé générationnel mais toujours dans le respect de chacun.

Ma grand-mère a toujours été celle qui réuni autour d’un repas et qui oeuvre avec discrétion. Elle n’est pas la grand-mère qui vous saute dessus quand vous arrivez, ni celle qui vous pose des questions sur ceci ou cela, elle est simplement un pilier discret et solide. Elle est à sa juste place.

L’année dernière, brutalement, ses jambes ne lui ont plus permis de rester dans cette chère maison qui a été celle de sa vie avec son grand amour : mon grand père. J’ai vu la larme rouler sur sa joue lorsque l’on était toutes les deux devant ce médecin indélicat qui nous a dit “maintenant c’est la maison de retraite”.

A cette annonce, j’ai réagit avec mon coeur en lui disant qu’on se débrouillerait pour venir s’occuper d’elle, chez elle. Elle m’a regardé dans les yeux, les siens étaient redevenus secs : “il en est hors de question, s’occuper des anciens à la maison, c’est trop difficile et tu as ta vie.” Elle est donc accueillie en maison de retraite et elle y est bien, je crois qu’elle est contente de ne pas dépendre de nous, sa famille et de pouvoir aussi se sentir en sécurité face aux difficultés de son quotidien. Elle se force à marcher tous les jours possibles avec le kiné : “Tant que je peux !” … ma mamie Nitou c’est la force de faire face !!!

Aujourd’hui c’est bizarre car je quitte ce local.

Cette maison a été celle qui a représenté mon lieux sûr, j’y ai tour a tour ri, pleuré, habité, travaillé … alors oui c’est bizarre, c’est un peu le seul mot que l on s’est dit toutes les deux hier soir au téléphone … pas trop triste mais bizarre !

Parce que l’on sait que cette grande maison mérite de vivre pleinement pour ce qu’elle est. Ce refuge, ce pilier … mon grand père l’a voulu solide et elle l’est, ma grand-mère l’a voulu accueillante, elle l’est.

Alors la Maison va devenir la Maiz ! Ma cousine va lui offrir à nouveau la possibilité de remplir ses chambres, ses murs de sécurité et d’accueil. La Maison devient un lieu de vie.

Je suis tellement contente que ce projet aboutisse même si j’aurai aimé égoïstement m’accrocher encore à ma maison doudou. Elle va accueillir des enfants, des jeunes qui n’ont pas eu encore la chance de savoir ce qu’est l’assurance de retrouver un sourire tous les soirs, ce toit chaleureux. Cette présence indéfectible !

Ma mère a travaillé depuis des mois, elle aussi dans la discrétion, avec ma cousine pour rendre chaque pièce plus moderne et accueillante. Tapisserie, déco-récup et réutilisation des vieux meubles pour en faire des neufs !!! elle a oeuvré sans relâche (tout en continuant à faire le potager que vous êtes nombreux à avoir admiré avant nos séances !) pour que la maison de son enfance trouve ce nouveau souffle !

On dirait que c’est déjà un peu le cas, les volets s’ouvrent et les portes accueillent … les lumières restent parfois allumées … la vie de l’ensemble des 3 niveaux de cette maison aux 9 chambres reprend !

Alors, merci Mamie et Papi pour être mes piliers, maman pour être mon exemple de résilience ! Bonne route à Charlène et La Maiz !

Nous, on se retrouve très vite pour vous présenter ce nouveaux lieu, toujours à Sébazac qui va accueillir petits et grands … je vous en parle très bientôt !

Vina (c’est comme ça que m’appelle ma grand Mère alors voici ma signature pour aujourd’hui)