Je ne suis pas influenceuse !
Ce post n’est pas un coup de gueule mais une interrogation
Cela fait 21 ans que je suis photographe, que vous me faites confiance, que vous me confiez vos souvenirs, que vous me recommandez à vos amis … J’ai tellement de gratitude pour cela.
La réalité, c’est que je ne sais pas si je vais pouvoir continuer !
Depuis ce fameux covid, mon agenda n’est pas le même : moins de demandes et de fait, de moins en moins de séances.
Des explications : il pourrait y en avoir beaucoup :
le pouvoir d’achat, la morosité, le changement de priorités dans la vie, la nouvelle façon de consommer des images ? Peut -être ?
Le nombre de photographes qui augmente, aucune formation n’est demandée et beaucoup ont un autre travail à côté ils peuvent donc proposer des tarifs qui leur permettent juste d’arrondir leurs fins de mois, Peut être ?
Et si cela venait de moi, je me remets en question volontiers : le nouveau studio à Marcillac, mon âge, mes tarifs, mes images? Peut être ?
C’est certainement un peu de tout ça !
Cependant, quelle est la solution pour continuer ?
Il paraît que c’est simple : “Edwina, il te faut communiquer plus sur les réseaux” !
Ah génial, je n’y avais pas pensé tiens ! Oui mais :
Cela m’oblige à y consacrer beaucoup, BEAUCOUP de temps : que je ne consacre pas à ma famille, à vous lors des séances, à préparer le studio, laver les plaids, travailler vos photos, aller à la poste, faire la compta
Cela m’oblige à vous exposer, vos familles, vos moments d’intimité. Je publie vos témoignages avec une ou deux photos en prenant soin qu’elles ne restent pas sur les réseaux ou qu’elles ne puissent pas être réutilisées. Mais je ne veux pas que VOS photos inondent la toile, je ne le fais pas avec mes propres enfants !
Et puis influenceur, créateur de contenu est un métier : il va falloir que je m’y résolve ? Que je plie ? que j’arrête mon activité ?
“Mais Edwina, les gens sont sur les réseaux maintenant, tu n’as pas le choix”
“Il faut aller les chercher”
“Tu devrais montrer ce que tu fais sur les réseaux et aller chercher les jeunes”
Je ne veux pas, j’ai encore le choix !
Je me bagarre tous les jours contre les téléphones de mes enfants pour qu’ils ne tombent pas dans l’addiction. Qu’il reste un outil qu’ils utilisent et non le contraire.
Cette posture courbée, les yeux figés sur des contenus éphémères me tord le ventre.
Je fais le choix de ne pas abreuver, entretenir …
Quête vaine, certainement, mais au moins j’agis avec ma conscience.
Bien sûr que les réseaux sont devenus importants et influents … mais je ne suis pas influenceuse
Alors quoi faire ? à l’heure où je vois passer des centaines d’annonces de matériel photo de collègues qui plient boutique
Quoi faire? se battre sur un terrain qui n’est plus humain ?
Avec des outils qui transforment les images et les mots ?
Mes interrogations restent en suspens, et de façon contradictoire, arrivent à vous sur les réseaux !
Ce texte n’est bien sûr pas généré par l’IA, il est directement issu de mon coeur de maman humaine, de photographe humaine, qui dans sa réalité se demande comment, au bout de 20 ans d’activité de photo, des milliers de personnes devant l’objectif, est à l’aube d’une décision importante : continuer ou arrêter !